Florica Prevenda est née, à l’Est d’une certaine vieille Europe, en Roumanie. Je suis née à l’Est d’un continent considéré « adolescent » dans l’une des dix provinces du Canada, le Québec. Tout un océan nous séparait. La Belgique, cet étrange berceau d’une Europe actuelle, nous a réunies. Le désir d’entreprendre un projet sur Florica, l’artiste et l’être humain qui l’habite, m’est venu lorsque je me suis retrouvée sur la piste de ses schémas créateurs. J’étais en visite chez elle, dans son pays. Ses dernières œuvres me touchaient énormément. Un travail autobiographique très abouti. Une construction de détails composés d’entités ainsi créées. Des entités qui cohabitaient, se côtoyaient et s’opposaient tout à la fois : des paysages urbains, des personnages qui déambulaient, des visages, les visages de Florica. Tous ces plans, découpés, recollés, telle une dissection recomposée sur chacun de ses tableaux. Scans parcellaires de sa vie. Reconnaissances de ses ensembles, de sa globalité ?